Comment s’occuper d’un parent malade ?

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AIDER UN PROCHE TOUT EN CONTINUANT À TRAVAILLER

Lorsqu’un proche tombe malade et perd son autonomie, il est courant que des membres de la famille dĂ©cident de l’aider au quotidien. Cet engagement bienveillant rĂ©conforte le malade pendant cette pĂ©riode difficile. Pour les soignants qui souhaitent soutenir un proche tout en continuant Ă  travailler, une certaine aide est disponible :

Concilier vie professionnelle et aide

Si vous souhaitez maintenir votre activitĂ© professionnelle tout en aidant un proche en perte d’autonomie, n’hĂ©sitez pas Ă  recourir Ă  l’aide Ă  domicile. Ils seront en mesure de rĂ©aliser une partie de votre implication. Celles-ci sont principalement financĂ©es par l’APA (Personalized Autonomy Allowance) ou les fonds de pension. Pour les soins techniques, faites appel Ă  des infirmiĂšres Ă  domicile. Ces professionnels hors pair sauront Ă©galement vous soulager dans le soutien de la personne dĂ©pendante, grĂące Ă  leur Ă©coute et Ă  leurs prĂ©cieux conseils.

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Adaptez votre horaire

Que vous soyez fonctionnaire ou employĂ© du secteur privĂ©, vous pouvez envisager d’ajuster vos heures de travail afin de remplir pleinement votre rĂŽle d’aidant naturel. Toutefois, vous devez ĂȘtre conscient que toute demande d’ajustement de votre horaire est soumise Ă  l’approbation de votre employeur, qui a le droit de refuser votre demande, s’il considĂšre notamment que l’organisation de l’entreprise peut ĂȘtre Ă©branlĂ©e.

Demander un congé pour soignant

Si vous souhaitez rĂ©duire ou suspendre votre travail pour prendre soin d’un proche handicapĂ© ou en perte d’autonomie grave, il existe un congĂ© sans solde de trois mois, appelĂ© « congĂ© pour soignant ». DestinĂ© aux employĂ©s du secteur privĂ©, il est accessible sous certaines conditions. Sa relative flexibilitĂ© vous permet de fractionner ou de transformer votre travail Ă  temps partiel, sous rĂ©serve d’un accord de votre employeur. Cliquez ici pour en savoir plus.

Choisir un congé de solidarité familiale

Ce congĂ©, destinĂ© aux employĂ©s du secteur privĂ© ainsi qu’aux fonctionnaires et aux travailleurs contractuels, leur permet de prendre un congĂ© pour accompagner un proche en fin de vie. Sa durĂ©e maximale est fixĂ©e Ă  3 mois (renouvelable une fois), sauf accord ou accord de branche. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, le congĂ© est pris sur toute sa durĂ©e, mais en consultation avec l’employeur, il peut s’adapter et passer Ă  un contrat Ă  temps partiel. Il est possible de percevoir une indemnitĂ© journaliĂšre pour accompagner une personne en fin de vie. Cette aide est versĂ©e pendant 21 jours (42 en cas de travail Ă  temps partiel). Pour en bĂ©nĂ©ficier, vous devez contacter votre CPAM.

Prenez une disponibilité

Il existe deux autres rĂ©gimes disponibles pour les fonctionnaires qui souhaitent s’occuper d’un proche atteint d’une maladie ou d’un handicap grave : la disponibilitĂ© et le droit Ă  temps partiel. Pour une pĂ©riode maximale de trois ans, la disponibilitĂ© suspend l’activitĂ© professionnelle du fonctionnaire, ainsi que sa rĂ©munĂ©ration et ses droits Ă  pension. Quant au travail Ă  temps partiel selon la loi, il permet aux fonctionnaires qui le demandent, de travailler Ă  temps partiel afin de pouvoir offrir des soins Ă  un proche dont la santĂ© nĂ©cessite leur prĂ©sence. Pour obtenir ce temps partiel en droit, le fonctionnaire doit avoir un an d’anciennetĂ© et occuper un poste Ă  temps plein. Le travail Ă  temps partiel prend fin lorsque la personne aidĂ©e retrouve la santĂ©.

Droit au chĂŽmage

Si vous n’Ă©tiez pas salariĂ© avant de prendre soin d’un parent malade, vous pouvez obtenir des droits au chĂŽmage Ă  condition que la personne que vous aidez Ă©tablisse un contrat de travail et que vous remplissiez les conditions requises. Si votre parent est Ă  charge et que vous l’hĂ©bergez chez vous, dĂ©clarez-le comme personne Ă  charge. Ainsi, vous n’aurez pas besoin d’avoir un contrat de travail. Attention : si vous dĂ©cidez de dĂ©missionner pour prendre soin d’un membre de votre famille, vous n’avez pas droit au chĂŽmage. Cependant, au bout de quatre mois, vous pouvez demander un examen de votre cas.

Penser à votre santé

Aider une personne dĂ©pendante peut entraĂźner une forme d’Ă©puisement Ă©motionnel ou physique. Afin de vous prĂ©server et de maintenir la connexion que vous avez Ă©tablie avec la personne dont vous vous occupez, il est essentiel de prendre des pauses et de trouver du soutien. L’Association française des soignants organise rĂ©guliĂšrement des rencontres avec des membres de l’association, des acteurs locaux (infirmiĂšres libĂ©rales) et des psychologues dans plus de 80 cafĂ©s rĂ©partis sur l’ensemble du territoire. Ces rendez-vous permettent Ă  chacun de discuter de son quotidien, de ses questions et de ses doutes. De plus, des thĂšmes sont abordĂ©s pour sensibiliser les soignants Ă  certains des problĂšmes qu’ils rencontrent (troubles de santĂ©, prĂ©vention des risques, etc.) Enfin, des sessions de formation sur les actions quotidiennes ou les situations d’urgence sont proposĂ©es, ainsi qu’une multitude de conseils pratiques qui seront d’une aide prĂ©cieuse. N’hĂ©sitez pas Ă  vous rendre sur le site de l’Association en cliquant ici. D’autres structures peuvent vous aider : le CLIC de votre municipalitĂ© (Centre local d’information et de coordination gĂ©rontologique) ou encore le CCAS (Centre communal d’action sociale) de votre mairie.

BÉNÉFICIEZ DES AVANTAGES FINANCIERS

AIDE Assistance personnalisĂ©e Ă  l’autonomie pour les malades et les personnes ĂągĂ©es

L’APA (Personalized Autonomy Assistance) vise Ă  couvrir une grande partie des dĂ©penses liĂ©es Ă  la perte d’autonomie des personnes ĂągĂ©es d’au moins 60 ans. Cette aide est versĂ©e par les dĂ©partements aux personnes vivant Ă  domicile ou hĂ©bergĂ©es dans des institutions spĂ©cialisĂ©es. Si vous passez une grande partie de votre temps Ă  vous occuper d’un parent ĂągĂ© dont l’Ă©tat nĂ©cessite une surveillance rĂ©guliĂšre, vous avez droit Ă  une rĂ©munĂ©ration, qui peut ĂȘtre dĂ©duite de l’APA, Ă  condition de devenir un employĂ© de la personne aidĂ©e. Par consĂ©quent, le montant que vous percevez vous permettra de bĂ©nĂ©ficier de tous les droits sociaux d’un salariĂ© (congĂ©s payĂ©s, sĂ©curitĂ© sociale…). Attention toutefois : les conjoints, les partenaires de Pacs ou les cohabitants ne peuvent pas ĂȘtre employĂ©s et bĂ©nĂ©ficient de l’allocation.

L’indemnitĂ© d’invaliditĂ©

Le PCH (Disability Compensation Benefit) offre un soutien individualisĂ©, destinĂ© Ă  couvrir les personnes supplĂ©mentaires et les coĂ»ts techniques qui peuvent survenir dans la vie de la personne touchĂ©e. Pour obtenir cette aide, la ou les difficultĂ©s rencontrĂ©es par le malade doivent ĂȘtre permanentes, ou d’une durĂ©e prĂ©visible d’au moins un an. Les critĂšres d’Ă©ligibilitĂ© sont variables mais concernent les situations de mobilitĂ© (se lever, marcher), d’entretien personnel (se laver, manger), de communication (parler, entendre, comprendre)… Que le candidat soit Ă  son domicile ou dans un Ă©tablissement, le PCH peut ĂȘtre dĂ©cernĂ© sans condition de ressources. Il peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©clenchĂ© pour payer l’aide d’une tierce personne qui doit fournir des soins. Enfin, elle peut permettre de payer un conjoint ou un parent trĂšs proche. Pour cela, l’Ă©tat de la personne doit ĂȘtre en situation d’invaliditĂ© totale pour tous les soins dits « essentiels », et nĂ©cessiter une prĂ©sence constante ou quasi permanente.

L’augmentation de la pension d’invaliditĂ© pour les tiers

personne Si une personne handicapĂ©e a besoin d’une tierce personne il peut demander, sous certaines conditions, une augmentation de sa pension d’invaliditĂ©. Cette aide s’appelle MTP : l’augmentation de la pension d’invaliditĂ© pour tiers. Ce montant peut aider Ă  payer le soignant. C’est la CPAM qui dĂ©termine si l’assurĂ© remplit les conditions nĂ©cessaires pour bĂ©nĂ©ficier de cette augmentation.

Avantages fiscaux

En outre, il est possible de dĂ©duire de vos revenus les frais d’accueil et les avantages en nature, que vous garantissez Ă  une personne de plus de 75 ans vivant dans votre maison. Parmi les exigences, cette personne ne doit pas ĂȘtre un parent envers lequel vous avez une obligation alimentaire. De plus, il est nĂ©cessaire qu’il soit hĂ©bergĂ© en permanence chez vous. Leur revenu imposable doit ĂȘtre infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  9638€ pour une personne seule en 2017, et infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  14 963€ pour un couple mariĂ© dont l’un est ĂągĂ© de 75 ans. Les dĂ©ductions en nature sont autorisĂ©es dans une limite annuelle de 3445€ (en 2017) par personne perçue.